Xavier Sigalon
A part la Jeune courtisane qui lui apporta une éphémère renommée en 1822, on ne sait plus rien de Xavier Sigalon qui fit ses études dans l'atelier de Guérin et fut donc le condisciple de Géricault, Léon Cogniet, Ary Shaeffer, Alexandre Colin et Delacroix.
Son autoportrait de jeunesse montre un aspect romantique à la limite du maladif, insistant, comme par volonté démonstrative de virtuosité sur la pose expressive des mains, caractéristique qu'on retrouve dans son portrait d'un jeune avocat.
Dans le mélange de style si particulier qui traduit le passage du néo-classicisme 18è aux débuts du romantisme, Sigalon aurait probablement du se révéler comme un des grands peintres des années 1820.
Meurtre sur l'escalier d'un palais
profil d'homme
Ses tableaux religieux, qu'on situe avec difficulté, trahissent un certain goût de "l'exagération anatomique" qu'on reprocha à Delacroix et Géricault:
Crucifixion (Yssengeaux)
copie par Charpentier du Saint-Jérôme (Nîmes)
C'est le cas aussi de ses tableaux académiques pour peu qu'on puisse en juger par la parcimonie des reproductions.
Locuste remettant à Narcisse le poison destiné à Britannicus en fait l'essai sur un jeune esclave
gravure d'après le tableau du Musée de Nimes (1824)
étude passée en vente publique
En 1827, Sigalon présente son meilleur tableau au Salon
Le Massacre des enfants de la race royale de David ordonné par Athalie
Le même esprit, les couleurs, et jusqu'à l'identité d'une partie des poses évoque l'influence du Radeau de la Méduse. C'est un échec critique et Sigalon se retire à Nîmes.
Le seul problème, outre le manque de restauration qui rend la toile terne, est que le dessin préparatoire est bien supérieur à l’œuvre achevée, la perspective frontale, qui impose la suppression d'un groupe cassant tout l'effet d'accumulation "infernale" à laquelle nuit également les éléments de drapés pudiques:
En 1833, le gouvernement Thiers envoie Sigalon à Rome, avec pour mission de copier les fresques de la Chapelle Sixtine. Il y meurt du choléra deux ans plus tard, n'ayant achevé que le Jugement Dernier qui orne aujourd'hui une salle d'exposition de l'Ecole des Beaux-Arts.
Benoît Molin
est, s'il se peut, demeuré encore plus inconnu. Peintre officiel de la cour de Savoie jusqu'à l'annexion du territoire par la France en 1860, il sera le fondateur du Musée de Chambéry
et l'auteur de ce tableau effrayant, unique en son genre
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