samedi, juillet 21, 2012

Carolus-Duran, Léon Bonnat, Doré, les sulpiciens

Carolus-Duran (1837-1917)


Difficile de coller une étiquette définitive sur Charles-Emile-Auguste Durant que d'aucun veulent voir seulement comme un peintre mondain
Portrait de Gustave Tempelaere (marchand d'art)
 Modèle à la cigarette
D'autres veulent absolument le tirer vers impressionnisme sous prétexte qu'il fut le défenseur de Manet et l'ami de Fantin-Latour, mais le fait est qu'il cacha ses paysages au public jusqu'en 1898.

Influencé à ses débuts par le réalisme de Courbet
L'assassiné (1866)

On serait tenté de dire, qu'en plus de ses portraits de dames chic il s'est contenté de répéter indéfiniment le même tableau
La sieste
 L'homme endormi
 Le convalescent


C'est par ses esquisses qu'on l'abordera ici, reflets d'un enseignement académique insufflés par François Souchon à Lille, lui-même élève de David






Probables études pour le très académique et quelque peu anachronique plafond de l'Apothéose de Marie de Médicis:



Triomphe de Bacchus


Ses tableaux religieux pourraient être à l'origine (certes avec d'autres comme Lévy) de cette particularité du pompiérisme qu'on a appelé le style sulpicien.
Etudes de crucifixion

 Homme couché
 Christ au tombeau

 Etude pour le christ d'Obsession
Obsession


On compte parmi les élèves de Carolus-Duran, Paul Helleu, Maxilien Luce, et John Singer Sargent.

Léon Bonnat (1833-1922), vers l'expressionisme


autoportrait à l'âge de 17 ans

Originaire de Bayonne, élève de peintres madrilènes puis de Cogniet aux Beaux-Arts, Léon Joseph Florentin Bonnat est un cas: auteur de plus de 200 portraits dont certains universellement connus comme ceux d'Hugo, Pasteur, Renan, Thiers,  il fut aussi le professeur de Dufy, Braque, Toulouse-Lautrec, Caillebote, Othon Frisz et Thomas Eakins. La plasticité de son style l'a fait flirter avec tous les courants de son temps.

L'académisme



La jeunesse de Samson

 Le triomphe de l'Art (plafond de l'Hôtel de Ville de Paris)



Le premier deuil
 
 Le fils prodigue
 

L'orientalisme
Le barbier de Suez

Barbier turc

 Arabe se retirant une épine du pied
 


 Les sujets religieux
Lutte de Jacob avec l'ange
 
 Flagellation
  
Crucifixion
Martyre de Saint-André



 Saint Vincent de Paul prend les chaînes des galériens (détail)


Martyre de Saint-Denis (Panthéon)


Si l'on se souvient encore un peu de Bonnat, il n'en va pas de même d'Henry-Eugène Delacroix (1845-1930), à part quelques images de jeunes filles dansant dans les bois dans les mairies d'arrondissement; il est vrai qu'il aurait dû prendre comme Henri Cross, un pseudonyme. Pourtant surnagent deux tableaux spectaculaires, l'un dont on ne trouve aucune reproduction en couleur, mais que des gravures ou des photographies d'époque, Les Anges rebelles, pourtant supposése trouver dans une chapelle de Saint-Sulpice:


L'autre, magnifique composition appartenant au musée Roger Quillot de Clermont-Ferrand, La lutte pour la survie



De cette période mal-aimée de la peinture ne demeurent que l'écume, quelques traces qui se répondent:
Jules Bastien-Lepage Etude pour l'enlèvement du corps de César



André Rixens Le cadavre de César


Jean-Paul Laurens (1838-1921)

Autre élève de Léon Cogniet, Jean-Paul Laurens est l'un des derniers représentants du plus pur style pompier, renouvelant la vision des sujets académiques par une vigueur certaine.
Mort de Caton
Mort de Tibère
 L'empereur byzantin

La défense de Toulouse contre Montfort (panneau de la Salle des Illustres au Capitole de Toulouse):



Gustave Doré et la tentation dantesque

En 1822, Delacroix expose La barque de Dante (Dante et Virgile aux enfers) manifeste de la peinture romantique, évidemment inspiré de Géricault. 

 Ce faisant, il remet à la mode un thème qui parcourt tout le romantisme, la vision plus ou moins chrétienne et surtout infernale des hallucinations de Dante. On a vu ce que le jeune Bouguereau en fit: Cabanel ne résista pas à illustrer lui aussi l'épisode de Paolo et Francesca da Rimini



Ary Scheffer (1795-1858),  auteur d'une Tentation du Christ en 1854

cedera aussi à l'appel du couple infernal, dès 1835
Les ombres de Paolo et Francesca apparaissent à Dante et Virgile

comme Gustave Doré lui-même


et Henri Martin (1860-1943) habituellement plus impressionniste



On connait les nombreuses gravures de Gustave Doré réalisées pour La Divine comédie de Dante, et on peut mesurer la source d'inspiration qu'elles ont constitué pour la veine fantastique. Elles sont aussi un des derniers avatars de l'académisme et ont permis à ce chrétien affiché d'exprimer un certain goût pervers de la nudité et des supplices




 détail du Châtiment des voleurs

Titans



Gustave Doré, peintre, avait donné une vision plus antique des Enfers, avec Les trois juges


L'arrivée au lac gelé du neuvième cercle de l'Enfer de Dante

 Différente de la version picturale
 


 Une autre vision de l'Enfer, L'énigme, commentaire sur la guerre de 70


Dans le genre religieux
Christ aux outrages
 
 Le calvaire
 

 Le christ mort

 Les égouts de Rome

 Les Martyrs chrétiens
 



 Emile Louis Foubert (1848-1911), habituellement paysagiste sage, s'attardera lui aussi d'une façon ambiguë sur l'épisode du Châtiment de Caïphe











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