Ma cimaise un jour de marché dans le Marais ; l'intérêt de réexaminer cette photo de groupe vient pour moi de ce que j'y retrouve, en bas à gauche un bout d'une nature morte aux fruits exotiques, en dessous de deux aquarelles insignifiantes mais dont j'ai perdu toutes traces, du tableau en bas à droite dont je n'ai aucun souvenir sinon qu'il mêle en fond deux dessins que je possède toujours. On y voit surtout relativement bien (très relativement) Les appareils photo, dont je n'ai pas d'autre photo
et ce tableau de fleurs dont je ne me souviens pas.
Je sens se poser -à moi du moins- la question de la raison de ce déballage : petit problème médical, le besoin de ranger ces souvenirs avant de donner un vrai coup de balai, réel cette fois.
Je reconnais que je n'ai pas l'entrain de ranger pour l'instant, il manque aussi certaines photos de tableaux vendus (il en manquera toujours car certains sont partis avant que j'ai eu l'occasion de prendre un souvenir, et - à penser même que j'en sois encore capable - il ne faut jamais recommencer sur la base d'un souvenir).
Des paysages :
J'ai vendu cette aquarelle de la colline de Villefranche, 500 francs à l'époque à la même cliente qui m'avait harcelé pour avoir "Guerriers noirs". Je la regrette plus que le tableau que je n'aimais guère.
La
cathédrale Sainte-Réparate à Nice ; j'ai dans un coin un tableau
inachevé peint sur le même motif, en vrai aussi (Ciel, il fallait se
transporter avec tout le matériel et supporter les remarques des
touristes! ) Là j'aime la rapidité, les bâtiments qui dansent, même si
c'est grossier. Je pensais avec quelques raisons, que les paysages
étaient ce qui se vendaient le mieux aux touristes, mais aucun paysage
ne vaut une bonne photo. Après, on peut imiter la photo si l'on n'a rien
de mieux à faire que dessiner da vivo, et personne ne verra la différence.
Le meilleur paysage du sud de cette époque reste "La baie de Villefranche la nuit", que j'étais allé peindre sur la basse corniche, pour fêter l'acquisition de ma nouvelle boîte-chevalet dont je n'ai jamais fait grand chose depuis, en extérieur. Sous la lumière orange des lampadaires, je ne voyais pas les couleurs, je n'étais guidé que par leur emplacement sur la palette, ce qui fait que je n'ai vu le résultat qu'une fois revenu à la maison, sous la lumière électrique. Ce 12F est au-dessus de la porte des toilettes du rez-de-chaussée, il n'est donc pas vendu, mais il n'est pas à vendre.
Un
jour d'expo place du Tertre pour tromper l'ennui, alors que je n'avais
vendu à une américaine qu'une nature morte de choux avec une casserole
de cuivre pendue au mur....
La
rue du Pont Louis-Philippe, sur place, encore un produit de l'ennui,
alors que nous (ma mère et moi toujours) exposions dans le Marais. Elle
me prenait avec elle afin de ne pas avoir d'emmerdeur pour l'empêcher de
vendre. Je faisais des gardes pourries pendant qu'elle faisait cuire
son poulet au micro-onde. J'étais gros, je n'avais pas faim.
L'Eglise Saint Antoine je crois, le haut du moins.
Lors d'une expo, rue François Miron, quelqu'un m'a demandé si j'étais juif parce que ma peinture lui rappelait Soutine (si seulement j'avais eu le talent de Soutine!). En fait je ne crois pas, mais comme diraient les journalistes s'ils pouvaient encore se le permettre, je devais avoir des origines.... En fait, je l'ai donné aux acheteurs du Vestiaire des perdants et de Vue sur le phare (la plus grosse vente de ma vie... pour le prix qu'ils y ont mis, ils ont dû amèrement regretter leur pari sur l'avenir, car il s'avère que je n'en avais pas).
Vue sur le phare
S'ils ne les ont pas revendus ces tableaux doivent être encore à Barcelone, celui du dessus dans leur appartement, l'autre dans une boîte gay qu'ils comptaient ouvrir dans cette ville :
Quelques nature mortes qui demeurent dans ma collection personnelle parce qu'elles me rappellent des objets intimes.
Les dieux du foyer, souvenir des peluches et figurines entassés sur mon secrétaire à Paris, toujours dans le couloir de ma chambre
Pièces d'argenterie m'est revenu par héritage puisque je l'avais donné à ma grand-mère qui faisait semblant de vouloir tout ce que je peignais chez elle.
Ceux-là sont vraiment partis...
Le repas chinois (coll L-Cros, Paris)
Les instruments de chirurgie (Naissance difficile) vendu à des étudiants en médecine américains.
Les boites à thé (5F?)
Les petites voitures (2F)
Je ne t'ai jamais promis un jardin de roses...
Forcément j'ai peint des fleurs aussi. Celles-ci, en vrai dans mon jardin. Je ne sais plus où est le tableau, mais ce rosier grimpant que je vénérais est mort.
Clarté, la photo, très sombre ne rend pas hommage au titre, c'était un tryptique, le panneau de gauche doit être roulé quelque part dans mon grenier. La partie centrale est partie pour Chicago avant que j'aie le temps de finir.
Une seule rose, la coulure en haut était en quelque sorte ma contre-signature.
La dame du cirque, je n'ai jamais trop compris ce que Mme H. trouvait à cette toile...
A un jeune couple qui le voulait en célébration de leur union, j'ai vendu La compagnie des Parques. Mon vieux book me rappelle qu'il fut exposé aux indépendants en 92, c'était un mix d'En rêve et pour toujours où j'avais essayé d'atténuer le côté bleu blanc rouge en introduisant la figure centrale du Fauteuil jaune. Il se peut qu'il exprime, avec sa gargouille grotesque quelque chose de ma psyché que je n'ai toujours pas compris.
En remerciement, pour leur mariage quelques temps après, je leur ai donné cette petite nature morte que j'aurais dû appeler Epithalame
et peut-être ce petit portrait carré qui est sur la même page, et que je ne me souviens même pas avoir peint... Si vous me lisez...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire