Le sujet est méconnu et les peintres dont émanent ces études n'ont que peu de notoriété en occident. Faute de bien les connaître, je ne jetterai qu'un rapide coup d’œil aux quelques exemples qui me sont passés entre les mains: particularité des dessins d'atelier russes pré-révolutionnaires, la présence de nombreuses double-académies, exercice de virtuosité qui déplace la simple observation du modèle vers l'exigence de la mise en place d'une composition.
Fedor Bruni (1799-1875) né Fidelio Antonio Bruni à Milan suivit son père, peintre et sculpteur en Russie. Son grand oeuvre sont les cartons pour les fresques de la Cathédrale Saint-Isaac:
Bruni avait fréquenté à l'Académie les ateliers de Vasily Kuzmich Shebuyev (1777-1855):
et celui d'Aleksey Yegorevich Yegorov (1776-1851)
Ce Christ aux outrages appartient au musée de La Hague, il en existe une étude à la Galerie Tretiakov
Yegorov a été le maître de la plupart des académiciens russes, à commencer par Alexander Andreïevich Ivanov (1806-1858);
Ivanov, très influencé par les peintre italiens de la chrétienté est resté célèbre pour un tableau de l'Apparition du Christ aux gens du peuple, tableau qui a curieusement donné lieu à de nombreuses études de nus:
Les séjours italiens d'Ivanov lui ont donné l'occasion de peindre de nombreux très jeunes baigneurs de la baie de Naples, mais on sort là du sujet;
Revenons aux doubles académies avec le condisciple du 1er Karl Bryullov (1799-1852), mondialerment célèbre pour sa toile des Derniers jours de Pompéï
Si le modèle frontal est couvert, il n'en va pas de même dans ce dessin d'un Dyonisos avec satyres et ménades
Quelques dessinateurs et peintres dont les notices biographiques sont plus difficiles à trouver (si quelqu'un peut aider, lachez les comm comme disent les djeunz)
Ivan Grigorev
Petr Kamensky
Shelkovnikov (18ème)
Orest Kiprensky (1782-1836), typique de la période romantique, mort à Rome de pneumonie:
Alexei Kannunnikov
Ivan Makarov (1822-1897) connu principalement pour ses portraits
Konstantin Makovsky (1839-1915), qui succomba à un accident, son attelage ayant été renversé par un tram électrique
Sergeï Ivanov (1864-1910)
Valentin Serov (1865-1911)
Vassily Sourikov (1848-1916)
Anonyme
La tradition du nu académique est sans doute plus largement représentée dans la tradition russe comme en témoignent ces quelques rares tableaux:
Ivan Akimov (1755-1814) Hercule sur le Pyre
élève d'Anton Losenko (1737-1776), ici Abel
Piotr Sokolov (1821-1899)
Certains de ces nus académiques ont connu une nouvelle popularité à travers les dégradations que leur fit subir Staline, animé d'une rage étrange contre ces dessins d'hommes nus. Le camarade Staline s'était fait apporter une vingtaine de ces dessins qu'il ratura au stylo-bille, couvrant en une occasion le sexe d'un triangle, faisant des commentaires sur les anciens du parti, écrivant ici où là "ne pas s'asseoir tout nu sur les pierres" ou "qu'on lui apporte un pantalon": un seul de ces nus suscita un commentaire admiratif sur la force qui s'en dégageait.
Sur ce dessin d'Alexandr Ivanov, Stalin a ajouté "Il se cache du soleil, c'est un lâche". Cet autre dessin de
Chivilev (1839-1861) -élève trop peu connu de Bruni, suscita de même sa colère:
Conséquence peut-être de la réputation sulfureuse du nu (masculin) les "académies" de l'époque soviétique se rhabillent, comme de l'autre côté du globe, les années 40-50 sont l'ère du posing strap, et la nudité frontale se réfugie dans la stylisation de la statuaire monumentale. La représentation du sexe masculin serait-elle un signe de décadence petit-bourgeoise? La plupart des dessins d'ateliers de cette période restent anonymes, comme si les artistes redoutaient de les signer.
vers 1940
vers 1950
Alexander Korolev 1949
Viktor Lipunov
Kharitonov 1940
Boris Yakovlev 1949
Vladimir Kharlamov 1957
Fedor Bruni (1799-1875) né Fidelio Antonio Bruni à Milan suivit son père, peintre et sculpteur en Russie. Son grand oeuvre sont les cartons pour les fresques de la Cathédrale Saint-Isaac:
Bruni avait fréquenté à l'Académie les ateliers de Vasily Kuzmich Shebuyev (1777-1855):
et celui d'Aleksey Yegorevich Yegorov (1776-1851)
Ce Christ aux outrages appartient au musée de La Hague, il en existe une étude à la Galerie Tretiakov
Yegorov a été le maître de la plupart des académiciens russes, à commencer par Alexander Andreïevich Ivanov (1806-1858);
Ivanov, très influencé par les peintre italiens de la chrétienté est resté célèbre pour un tableau de l'Apparition du Christ aux gens du peuple, tableau qui a curieusement donné lieu à de nombreuses études de nus:
Les séjours italiens d'Ivanov lui ont donné l'occasion de peindre de nombreux très jeunes baigneurs de la baie de Naples, mais on sort là du sujet;
Revenons aux doubles académies avec le condisciple du 1er Karl Bryullov (1799-1852), mondialerment célèbre pour sa toile des Derniers jours de Pompéï
Si le modèle frontal est couvert, il n'en va pas de même dans ce dessin d'un Dyonisos avec satyres et ménades
Quelques dessinateurs et peintres dont les notices biographiques sont plus difficiles à trouver (si quelqu'un peut aider, lachez les comm comme disent les djeunz)
Ivan Grigorev
Petr Kamensky
Orest Kiprensky (1782-1836), typique de la période romantique, mort à Rome de pneumonie:
Alexei Kannunnikov
Ivan Makarov (1822-1897) connu principalement pour ses portraits
Konstantin Makovsky (1839-1915), qui succomba à un accident, son attelage ayant été renversé par un tram électrique
Sergeï Ivanov (1864-1910)
Valentin Serov (1865-1911)
Vassily Sourikov (1848-1916)
Anonyme
La tradition du nu académique est sans doute plus largement représentée dans la tradition russe comme en témoignent ces quelques rares tableaux:
Ivan Akimov (1755-1814) Hercule sur le Pyre
élève d'Anton Losenko (1737-1776), ici Abel
Piotr Sokolov (1821-1899)
Certains de ces nus académiques ont connu une nouvelle popularité à travers les dégradations que leur fit subir Staline, animé d'une rage étrange contre ces dessins d'hommes nus. Le camarade Staline s'était fait apporter une vingtaine de ces dessins qu'il ratura au stylo-bille, couvrant en une occasion le sexe d'un triangle, faisant des commentaires sur les anciens du parti, écrivant ici où là "ne pas s'asseoir tout nu sur les pierres" ou "qu'on lui apporte un pantalon": un seul de ces nus suscita un commentaire admiratif sur la force qui s'en dégageait.
Sur ce dessin d'Alexandr Ivanov, Stalin a ajouté "Il se cache du soleil, c'est un lâche". Cet autre dessin de
Chivilev (1839-1861) -élève trop peu connu de Bruni, suscita de même sa colère:
Conséquence peut-être de la réputation sulfureuse du nu (masculin) les "académies" de l'époque soviétique se rhabillent, comme de l'autre côté du globe, les années 40-50 sont l'ère du posing strap, et la nudité frontale se réfugie dans la stylisation de la statuaire monumentale. La représentation du sexe masculin serait-elle un signe de décadence petit-bourgeoise? La plupart des dessins d'ateliers de cette période restent anonymes, comme si les artistes redoutaient de les signer.
vers 1940
vers 1950
Alexander Korolev 1949
Viktor Lipunov
Kharitonov 1940
Boris Yakovlev 1949
Vladimir Kharlamov 1957