dimanche, juin 10, 2018

maintenant, cessons de rire

Chlordécone : les Antilles empoisonnées pour des générations

"La quasi-totalité des Guadeloupéens et des Martiniquais sont contaminés par ce pesticide ultra-toxique, utilisé massivement de 1972 à 1993 dans les bananeraies.
LE MONDE | • Mis à jour le | Par
 

Récolte dans une bananeraie de la propriété Dormoy, à Capesterre-Belle-Eau (Guadeloupe), en novembre 2000.
Il a vu ses collègues tomber malades et mourir tour à tour sans comprendre. « Cancer, cancer, cancer… C’est devenu notre quotidien. A l’époque, on ne savait pas d’où ça venait », se souvient Firmin (les prénoms ont été modifiés) en remontant l’allée d’une bananeraie de Basse-Terre, dans le sud de la Guadeloupe. L’ouvrier agricole s’immobilise sur un flanc de la colline. Voilà trente ans qu’il travaille ici, dans ces plantations verdoyantes qui s’étendent jusqu’à la mer. La menace est invisible, mais omniprésente : les sols sont contaminés pour des siècles par un pesticide ultra-toxique, le chlordécone, un perturbateur endocrinien reconnu comme neurotoxique, reprotoxique (pouvant altérer la fertilité) et classé cancérogène possible dès 1979 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Ce produit, Firmin l’a toujours manipulé à mains nues, et sans protection. « Quand on ouvrait le sac, ça dégageait de la chaleur et de la poussière, se rappelle-t-il. On respirait ça. On ne savait pas que c’était dangereux. » Il enrage contre les « patrons békés », du nom des Blancs créoles qui descendent des colons et détiennent toujours la majorité des plantations. « Ils sont tout-puissants. Les assassins, ce sont eux, avec la complicité du gouvernement. »
La France n’en a pas fini avec le scandale du chlordécone aux Antilles, un dossier tentaculaire dont les répercussions à la fois sanitaires, environnementales, économiques et sociales sont une bombe à retardement. Cette histoire, entachée de zones d’ombre, est méconnue en métropole. Elle fait pourtant l’objet d’une immense inquiétude aux Antilles, et d’un débat de plus en plus vif, sur fond d’accusations de néocolonialisme.
Tout commence en 1972. Cette année-là, la commission des toxiques, qui dépend du ministère de l’agriculture, accepte la demande d’homologation du chlordécone. Elle l’avait pourtant rejetée trois ans plus tôt à cause de la toxicité..."

Ce fragment d'article du Monde (le reste est payant -ce qui constitue en-soi un moyen d'éviter d'informer, pour ne pas dire plus) est un début d'alerte sur un scandale, sans doute comparable à celui de la contamination nucléaire des archipels tahitiens (ou des soldats exposés sciemment, pour pouvoir les étudier, aux radiations durant les essais en Algérie encore française).
Les cultures et la pêche dans les Antilles françaises sont désormais impropres à la consommation (oh, pas des indigènes évidemment) pour une durée estimée à plus ou moins 700 ans. La seule différence avec ce que prétendent ici, en métropole, les écologistes et les anti-nucléaires, est qu'il s'agit d'un fait prouvé et non d'une suspicion de "complot".

A moins de mutations génétiques qui rendent l'humain résistant, l'avenir de l'espèce est fortement compromis, ce qui n'est pas un mal, certes , mais constitue le naufrage inévitable de l'économie capitaliste, sans qu'elle semble préoccupée d'y survivre.
Les millions de morts soulageront le budget de l'Etat, et élimineront autant de dangereux protestataires qu'on ne manquera pas de qualifier de terroristes : aux termes de la loi, il s'agit néanmoins d'assassinat avec préméditation, voire de crime contre l'humanité, accusation à laquelle les responsables répondront, comme en 1945: "Mais... On ne savait pas?" Pas plus que les épidémies orchestrées, pas plus que la collusion avec les exterminateurs, nos ennemis qu'on arme dans la parfaite bonne conscience pour les dédommager des cadeaux qu'ils sont contraints de nous faire afin d'atteindre des objectifs qui finissent par se confondre avec les leurs.

Ah, ce commentaire n'a aucun sens, et peu le liront ; mais tous les autres à travers la bonne conscience et l'aveuglement le savent, sans comprendre, parce que la vie quotidienne est suffisamment difficile pour ne pas accéder à la responsabilité. Et sans doute, même ceux qui s'égareront à le lire, n'aimeront guère ce que j'en dis.
Tant pis!

Les bananes c'est bon, mangez-en !

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