mercredi, janvier 28, 2015

William Etty, génie de l'inachevé

Le tableau de genre le plus célèbre (illustrant sans doute un point de vue moralisant, mais qui le dépasse de tant de lieues) reste Les Lutteurs, l'un noir de dos, les deux rehaussés de cernes rouges impossibles dans son temps, d'une composition grossière qui ne sera imitées que bien après 1920.


L'étude des mêmes

On peut préférer cette magnifique interprétation du même thème dont l'ambiguïté est peut-être plus grande encore:

 D'autres doubles académies, parfois composées visiblement à partir d'un même modèle se rapprochent de ce thème







Etty paraît naturellement porté vers la peinture, les rares dessins qu'on voit de lui sont soit des travaux de jeunesse (des copies peut-être), soit de très frustes indications portant essentiellement sur le contour ou le mouvement,















Tout le génie d'Etty éclate dans ses études; l’inachèvement, le facilité et l'insouciance du geste, la vivacité de la touche, le "dézonage" des plages de couleurs dans des contours inappropriés, le rendent d'une modernité, d'une actualité intense. Sur le marché de l'art apparaissent de temps en temps des oeuvres majeures négligées, dont la cote demeure assez basse, du moins pour les moins achevés.









Toute sa vie durant, et alors même qu'il faisait partie des maîtres reconnus, Etty continua à pratiquer le modèle vivant dans les ateliers de ses élèves. L'extraordinaire abondance de ses nus masculins, montre qu'il ne s'agissait pas d'un divertissement, mais du coeur-même de son oeuvre, ce dont il n'a pas pu ne pas prendre conscience.







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En quelque sorte, son parcours rappelle celui de Sargent, passé de la mondanité à l'étude. Ses fonds colorés confinent à l'abstraction comme plus tard les "paysages" non figuratifs de Gustave Moreau.

Et, comme on ne prête qu'aux riches, quelques attributions moins certaines








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